Jean-Philippe Roubaud, carte blanche de la Galerie Sintitulo au salon Paréidolie

Marlène Pegliasco
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[Marseille] A l’occasion de la 5ème édition du salon de dessin contemporain Paréidolie, qui se tient du 1er au 02 septembre 2018 au J1 dans le quartier de la Joliette, la Galerie Sintitulo, installée à Mougins, a reçu une carte blanche et présente à cette occasion, le travail de l’artiste Jean-Philippe Roubaud. Diplômé de la Villa Arson, Jean Philippe Roubaud peint le dessin ou dessine la peinture. Il utilise le crayon, le pinceau et systématiquement le graphite. Le papier, support classique du dessin, se fait tour à tour plan et volume, trompe l’œil ou abstraction. Il a été lauréat du Prix Thém’Art 2017 avec sa série « Souvenirs de… », une série de dessins représentant des assiettes-souvenirs, questionnant l’histoire, les libertés et la mémoire. Pour Paréidolie, l’artiste canettan présente une installation de dessins intitulée « Mémosyne Atlas apocryphe ». Cristina Albertini Bahnarel, directrice de la galerie Sintitulo, nous parle de cette première participation.

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Jean-Philippe Roubaud, Mémosyne Atlas Apocryphe 1 © Jean-Philippe Roubaud

Marlène Pegliasco : Présentez-nous votre galerie.

Cristina Albertini Bahnarel : La galerie Sintitulo a été initiée il y a plus de 30 ans et c’était avant tout, un projet de collectionneur. Le parcours de galeriste du fondateur José Louis Albertini traduit l’évolution de ses goûts et de son intérêt pour l’émergence dans l’art. Ainsi, à New York sa galerie fonctionne dans les années 80 sous le nom GBG et présente des artistes français et américains: Christophe Meyer, Piotr Klemensiewicz, Loren Munk, Tim Casey. Dans les années 90, la galerie ouvre un nouvel espace à Nice. Inaugurée en présence de Léo Castelli, Sintitulo occupe un espace mitoyen avec Art: Concept et présente principalement des jeunes diplômés de la Villa Arson comme Jean Luc Verna, Natacha Lessueur … Dix ans plus tard, Art: Concept s’installe à Paris et Sintitulo part en villégiature, commençant un nouveau programme artistique à Mougins. Cette fois ci, les choix sont plus représentatifs de la scène artistique marseillaise, avec Arnaud Vasseux, Sylvie Pic, Jean François Coadou J’ai pris la direction en 2017 et les choix artistiques se placent dans la continuité des esthétiques chères à son fondateur, mais ils se font en dialogue avec les acteurs de l’art contemporain dans notre région – institutions et collectionneurs. Les artistes représentés aujourd’hui par Sintitulo ont un encrage certain dans le tissu contemporain régional. Leurs travaux font surtout partie de la collection du Frac PACA et la plupart des collections institutionnelles locales. Leur travail évolue au gré de recherches fondamentales questionnant des médiums traditionnels – sculpture, peinture, dessin, photographie. Leur manière de faire évoluer ces médiums reflète les filiations auxquelles ils se rattachent, dans une histoire de l’art contemporain universelle. Il nous semble important, à partir de maintenant d’orienter nos recherches de directions artistiques de manière à retrouver les vraies connivences entre leurs approches et celles similaires d’artistes étrangers. Établir des dialogues qui internationaliseront la galerie et ses artistes.

M.P.: Est-ce votre première participation au salon Paréidolie?

C.A.B.: Oui. Nous avons souhaité candidater pour son édition 2018 et nous avons été agréablement surpris qu’en réponse, le comité artistique du salon nous y invite pour une de ses deux cartes blanches. Nous avons choisi de présenter un solo show de Jean-Philippe Roubaud pour deux raisons. Ce format d’exposition est plus à même de permettre au public de comprendre la démarche de l’artiste, surtout en situation de salon, où l’attention est très sollicitée et la lecture des œuvres d’artistes émergents parfois difficile. En même temps, Jean Philippe Roubaud est un artiste dont le travail est entièrement construit autour d’une réflexion sur la place de ce médium dans l’histoire de l’art et les nouvelles formes qu’il peut prendre dans les programmes contemporains. À la question « Qu’est-ce que le dessin aujourd’hui? », Jean Philippe Roubaud répond avec un protocole juste, fait exclusivement de graphite et papier, où les images extraites de l’histoire de l’art côtoient un imaginaire urbain de la culture contemporaine. Ses dessins sont tous narratifs et imagés, qu’ils parlent de figuration ou de l’abstraction dans la peinture. Il voit le dessin comme la pièce angulaire de l’histoire de l’art. C’est une belle opportunité pour donner de la visibilité au travail de cet immense artiste, un excellent moment de rencontres et échanges professionnels. 

 

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Jean-Philippe Roubaud, Mémosyne Atlas Apocryphe 1 © Jean-Philippe Roubaud


M.P.: Que représente la place de ce salon sur la scène artistique locale, nationale et internationale?

C.A.B. : Dans le paysage des salons du dessin européens, Paréidolie a su très vite s’y faire une place et en même temps attirer le regard des collectionneurs vers Marseille. La qualité des projets qui y sont présentés m’a toujours impressionnée: un beau choix de galeries, avant tout. En tant que collectionneurs, nous suivons la foire dès le début et avons trouvé des propositions intéressantes. Il s’agit à la fois d’attirer les meilleures propositions d’ailleurs et révéler la scène locale. Si le salon se concentre principalement sur des invitations de galeries internationales ou parisiennes, un programme complémentaire est proposé à travers la « Saison du Dessin », lancée au moment du salon et s’étalant jusqu’à la fin décembre avec plus d’une vingtaine d’expositions. Ce programme est une invitation aux diffuseurs d’art de la région de programmer leurs expositions de dessin dans cette période et mettre ainsi l’accent sur le potentiel de ce médium. La galerie Sintitulo participe pour la 2e année à ce parcours, cette année avec une exposition personnelle d’Arnaud Vasseux, autour de sa production sur papier assez peu connue du grand public. Enfin, le fait que le salon oit programmé en même temps qu’Art O Rama, foire internationale d’art contemporain qui possède un parcours plus ancien, plus reconnue, mais plus généraliste aussi, apporte une belle complémentarité. Le fait que les deux aient lieu sur le même site cette année permet une meilleure circulation entre les deux et davantage d’échanges. Marseille se fait de plus en plus remarquée et remarquable dans le calendrier des collectionneurs et des professionnels d’art contemporain européens et c’est un excellent point pour nous tous.

M.P.: Quelle place occupe le dessin dans votre galerie? 

C.A.B. : Indifféremment de leur médium de prédilection (sculpture, peinture, dessin), la plupart des artistes que nous représentons pratiquent le dessin d’une manière ou une autre. Le dessin a toujours été un médium qui nous a été cher. Les dessins occupent une grande partie de notre collection personnelle. Il serait inconcevable que le programme artistique de la galerie ne donne pas au dessin une place à part.

 

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Détail de l’installation de Jean-Philippe Roubaud au salon Paréidolie © Galerie Sintitulo

Salon de dessin contemporain Paréidolie

Les 1er et 2 septembre 2018

J1 – Quartier de la Joliette

13 002 Marseille

Ouvert de 11h à 20h

Entrée libre

Plus d’infos sur le travail de Jean-Philippe Roubaud  ici

Plus d’infos sur la galerie Sintitulo ici

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