Rencontre avec Marie Cantos, Directrice Artistique d’Art On Paper Bruxelles

Marlène Pegliasco
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[Bruxelles] Les multiples rendez-vous autour du dessin contemporain nous permettent d’appréhender toute l’intellection de ce médium. Après le salon Paréidolie qui s’est tenu à Marseille les 1er et 2 septembre, direction le nord de l’Europe pour une traversée de 1000 km qui nous amène vers une autre foire consacrée au dessin contemporain. Du 06 au 09 septembre, à Bruxelles, Art On Paper célèbre la variété et la diversité des approches contemporaines du dessin à travers un concept unique : un stand, une galerie, un solo show ! 2018 fête la 4ème édition d’un salon qui a su imposer sa place au cœur de l’activité marchande et artistique et qui grandit…de façon spectaculaire. Installé dans les espaces d’exposition de BOZAR,  Art On Paper présente 50 galeries belges et internationales qui nous dévoilent 50 solo shows d’artistes établis et émergents pour offrir, en plein cœur de la capitale belge le meilleur du dessin contemporain. Une manifestation qui s’enrichit d’une exposition personnelle de Benjamin L. Aman, artiste français et lauréat du Eeckman Prize ainsi que d’espaces dévoués à une approche hybride de ce médium : les Project Space. Véritable signature de la nouvelle directrice artistique d’Art On Paper, Marie Cantos souhaite donner à cette foire d’envergure une ligne inédite et audacieuse. Rencontre avec une passionnée.

Art On Paper
Serena Fineschi, Valentine’s Day, Montoro12 Contemporary Art

 Marlène Pegliasco : Quelle est la singularité de l’édition 2018 d’Art On Paper?

Marie Cantos : Je me suis vue confier la direction artistique pour la 4ème édition d’Art On Paper, prenant la suite de Pauline Hatzigeorgiou et ce, pour 3 ans. Le salon a doublé de volume cette année puisque nous sommes passés de 25 à 50 galeries. Mais l’ambition d’Art On Paper reste la même : découvrir le travail d’un artiste à travers des solo shows d’envergure et questionner  le médium dans son infinité. Art On Paper n’est pas un simple cabinet de dessins mais bien une foire portée par des galeries postulant avec de vrais projets. La Direction Artistique est dégagée de considérations techniques et s’occupe de l’accompagnement des galeries et des artistes. Une vraie liberté, une chance !

M.P. : En quoi le Project Space représente-il l’avant-garde créatrice du dessin ?

M.C. : Le Project Space est un seul et même espace investi par six structures disposant chacune de quatre mètres linéaires. Les participants doivent être : soit des galeries de moins de deux ans d’existence soit des espaces alternatifs mettant en avant la jeune scène artistique. L’idée est de ménager un espace à des structures émergentes ou bien qui réalisent un travail de fond tout au long de l’année. Nous pouvons considérer le Project Space comme l’avant-garde du dessin mais à travers ce projet, nous mettons aussi et surtout en avant la ligne artistique d’Art On Paper. Affirmer des choix, questionner le médium, le pousser dans une dimension plus processuelle, plus protocolaire ou bien en rapport avec l’histoire de l’art. C’est mon rôle que d’impulser ces choix et d’insuffler une véritable ligne directrice à cette foire. J’ai veillé à la sélection des 6 artistes ou structures qui formeront le Projet Space. Avec cette première édition, nous présentons une diversité autour du dessin, conformément à la ligne directrice donnée également par les projets latéraux d’Art On Paper.

Art On Paper
Gaëlle Chotard, Sans titre, Quai 4 Galerie

M.P. : Quelle importance revêt le Eeckman Prize dans la carrière d’un artiste ?

M.C. : Le Eeckman Prize n’a évidemment pas le même impact dans la vie d’un artiste émergent ou installé. Mais il porte une vraie reconnaissance dans sa carrière, un véritable tremplin pour lui. C’est évident que bénéficier d’un solo show dans une foire où la couverture presse et la fréquentation sont importantes apporte une visibilité sans précédent. Aussi, les prétendants au Eeckman Prize sont des artistes qui n’exposent pas en galerie. Art On Paper représente une opportunité pour se faire repérer et nouer des contacts avec les professionnels.

Art On Paper
Antwan Horfee, Microscope 3, Plus-One Gallery

M.P. : Diriez-vous qu’Art On Paper est le rendez-vous des collectionneurs ?

M.C. : Bien entendu ! Ou plutôt c’est là où prendre le pouls du dessin contemporain pour les collectionneurs. Les propositions sont de plus en plus audacieuses, les galeristes prennent des risques en choisissant un seul artiste. Cela implique plus de travail, plus d’engagement, plus d’audace pour un marché toujours plus exigeant.

M.P. : Qu’est ce qui vous émeut dans le dessin ?

M.C.: L’émotion que me procure ce médium est liée aux notions d’écriture et de mémoire. De plus, je suis sensible à la fragilité du support papier. Des notions très personnelles et intimes qui expliquent sans contexte ma passion et ma place aujourd’hui dans cet univers artistique.

Du 06 au 06 septembre 2018

Art On Paper – The Brussels Drawing Fair

BOZAR

23 rue Ravenstein

1000 Bruxelles, Belgique

De 11h à 19h

Plus d’informations ici

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