Tal Coat, la liberté farouche de peindre au Musée Granet

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Marlène Pegliasco
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[Aix-en-Provence] Pierre Tal Coat (1905-1985) , de son vrai nom Pierre Jacob, est un peu l'artiste français oublié que nous redécouvrons. L'exposition qui se tient jusqu'au 11 mars 2018 au Musée Granet d’Aix-en-Provence clôt une série de manifestations dédiées à la rétrospective exceptionnelle que ce peintre aura connu en 2017. Ainsi, le musée Granet a choisi de montrer toute la richesse d’un peintre présent depuis 1985 dans sa collection permanente et plus particulièrement depuis les années 2000 grâce à la donation Philippe Meyer et Vincent Meyer plus récemment. Une reconnaissance tardive mais qui a le mérite de replacer ce génie de la lumière au sein de la création figurative du XXe siècle.

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Massacres, Collection Particlière ©AGADP Paris 2017

Tal Coat ( "front de bois" en breton) fut un artiste inspiré par Paul Cézanne, le père de l’art moderne. D'ailleurs, il choisit, dès les années 40, de s’installer dans la ville d’Aix-en-Provence, au cœur des paysages et des lieux emblématiques- notamment le Château Noir – rendus célèbres par Cézanne. "L’exposition présente une très longue période d’activité et de création" commente Bruno Ely, conservateur en chef du musée Granet d’Aix-en-Provence, commissaire de l’exposition avec Jean-Pascal Léger. "Il y a à peu près une vingtaine d’années, à l’Espace 13, lieu d’exposition aujourd’hui fermé, était organisée une jolie exposition sur la période aixoise de Tal Coat. Il était vraiment important pour moi de restituer les années aixoises, en présentant au public ce qui avait précédé et ce qui avait suivi cette période. On mesure ainsi beaucoup mieux l’évolution de l’œuvre de l’artiste, le passage de cette figuration qui marque ses débuts vers quelque chose que l’on ne va pas appeler "l’abstraction" mais plutôt de la "non figuration" , précise Bruno Ely.

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Pierre Tal Coat, Troupeaux, 1959 Huile sur toile 51 x 100 cm Collection particulière, Suisse Photo : Zines Galai, © Studio Curchod, Vevey (CH), © ADAGP Paris 2017

Troupeaux, 1959, Collection particulière, Photo: Zines Galai © Studio Curchod, Suisse © AGAGP Paris 2017

En effet, ce qui est capital chez cet artiste, c’est ce rapport à la nature, ce lien qui sous-tend en permanence sa création, même si, par la suite, il réalisera des œuvres informelles ou non figuratives. Une nature ressentie par essence vitale, inspirée et harmonieuse. C'est ce fluide vital, nourricier et principal qui transparaît dans son oeuvre. "Il ne s’agit pas d’œuvres abstraites. Le public saisira la nuance, souvent très subtile, mais qui est une réalité" reconnaît Bruno Ely.

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©AGADP Paris 2013

180 oeuvres disposées dans un accrochage chronologique afin que le public saisisse son parcours artistique, de ses début figuratifs à sa période aixoise (1943 à 1956) où son travail évolue considérablement à la lumière de Provence.  Inspiré par le père de l’art moderne, amis avec de nombreux artistes tels Balthus, Giacometti, Joan Mitchell pour ne citer qu'eux, porté par des écrivains et des grands conservateurs de musées, la dernière rétrospective de Pierre Tal Coat date de 1976 au Grand Palais à Paris, aussi, il est urgent de venir visiter celle que propose le Musée Granet. Cela tombe bien, il ne vous reste que quelques jours!

 

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