Raphaële de Gastines: la manipulation de l’Homme sur la Nature

Marlène Pegliasco
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 [La Garde] Pour son exposition de rentrée, la Galerie G présente des toiles de l'artiste peintre Raphaële de Gastines. L'artiste originaire du Loire-et-Cher nous livre des toiles d'une réalité saisissante où l'effroyable laisse la place à l'humour noir, non sans interroger le spectacteur. La Nature versus l'Humanité? Tour d'horizon.

@R. De Gastines  

Révolution, Résolution, Raphaële de Gastines

La peinture est un langage. Comme des mots sur un support, les couleurs et les formes expriment des émotions, des sensations, des idées, de l'indignation, des joies et des peines. La peinture relate, raconte, dénonce, explique. Raphaële aime "la force énorme de la Nature". La Nature, celle à qui nous devons tout. Notre terre, nos champs, notre atmosphère et notre vie. La Nature est le thème de prédilection de Raphaële de Gastines car sans elle, qui sommes-nous? La Nature fabrique des bébés , qui deviennent des humains et qui détruisent la Nature. Un peu simpliste comme idée? Pourtant, c'est bien cela qui émane des toiles de Raphaële de Gastines.

@R. De Gastines

Disparition d’une valeur, Raphaële de Gastines

"Mon interrogation porte sur le mode de vie de l'être humain qui, au fil des siècles, s'est détaché de l'état de naturel dans lequel il évoluait" explique l'artiste. L'être humain manipule la nature et se croit tout puissant. Au point de la détruire et de se condamner? Dans la toile ci-dessus, les enfants sont vêtus comme des prisonniers. Les chauffages symbolisent le réchauffement climatique qui détruit la verdure. La folie a provoqué la naissance d'animaux aux multiples têtes hybrides. En nous coupant de la nature, en ne respectant plus le rythme des saisons, nous sommes devenus prisionniers du monde industriel et technologique, en pensant améliorer nos conditions de vie mais dans cette lutte effrénée, nous courons à notre perte.

@R. De Gastines

Green House, Raphaële de Gastines

Un jeu de mots pour cette "maison verte" dont la propriétaire tient un bonzaï en laisse et brandit dans sa main droite, une lumière électrique. Cette domination est accentuée par la position frontale du personnage peint en contre-plongée. Cette domination sur la nature n'est pas sans conséquence, comme le suggère l'épaisse fumée noire à l'arrière-plan du tableau Black Heart.

@R. De Gastines

Paix, Raphaële de Gastines

"Tout puissant, l'homme agit comme un dieu qui tiendrait le monde dans sa main et le manipulerait à son gré" constate la peintre. À l'instar du créateur suprême, ce personnage crée du vent avec son sèche-cheveux. Cet air fait gonfler son drapeau blanc, synonyme de paix. Cette paix factice n'est qu'une illusion, le vent de liberté souffle d'un appareil dont le fil emprisonne les jambes de son utilisateur.

@R. De Gastines

Révolution, Répétition, Raphaële de Gastines

Utilisant sa propre image, cette Marianne trône entre des soldats commandés par des portables. Ce double visage est cette forme de schizophrénie qui émane en chacun de nous. Une manière de montrer la dualité de notre être, notre ambivalence hypocrite, nous humains, qui voulons sauver la planète sans changer notre mode de consommation. "La nature est certes belle, mais elle est aussi hostile à l'image de l'homme qui s'en ait détaché au fil des siècles" observe Raphaële. Jusqu'au point de vouloir la détruire?

@ArtInVar

Vue d’ensemble de l’exposition

Les attitudes froides et glaçantes de ces personnages provoquent un certain effroi. Le constat de l'impact humain sur la nature est imparable: nous nous exposons à sa perte et de la même sorte, à notre propre perte. Quel futur préparons-nous? Vivre avec la nature, c'est être libre. La dominer, c'est vivre enchaîner. La peinture de Raphaële de Gastines, inquiétante et humaniste, représente des visions imaginaires et folles d'un avenir qui se construit dans l'incertitude. Elle est le socle d'une prise de consciente humaine. Le titre de l'exposition est lui-même éloquent. Que dire, que manifester, qu'écrire dans ce tumulte environnemental et existentiel? Avec ces toiles et cette exposition, Raphaële de Gastines nous rappelle le rôle de l'artiste: exprimer, révéler, interpeller.

À découvrir jusqu'au 12 octobre 2016

"Sans Titre pour Aujourd'hui" – Galerie G

Rue Charles Sandro

Rez-de-chaussée du Complexe Gérard Philippe

83 130 La Garde

Ouvert les mardi, mercredi et vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h/ le samedi, de 9h à 13h

Entrée libre 

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